Depuis la crise de mai 2024, un salarié sur cinq a perdu tout ou partie de ses revenus

En janvier 2025, la création d’entreprise peine encore à redémarrer, même si pour la première fois depuis le mois de mars 2024 on note au Ridet plus d’inscriptions de travailleurs indépendants (« patentés ») que de radiations, signe que certaines personnes créent leur propre emploi. Cette tendance ne concerne pas les sociétés ; or, celles-ci sont traditionnellement plus créatrices d’emploi que les entreprises individuelles.

Le marché du travail reste tendu et le nombre de chômeurs élevé. Ainsi, sur les 11 100 salariés ayant perdu leur emploi depuis mars 2024, 5 850 personnes sont encore enregistrées au chômage total en début d’année. Un tiers d’entre elles bénéficient de l’allocation de chômage total spécifique « exactions ».

Outre le chômage total, trois dispositifs de chômage partiel coexistent afin de maintenir un niveau de pouvoir d’achat aux salariés concernés et de soutenir l’économie locale : le chômage partiel de droit commun, le spécifique nickel et le spécifique exactions. Aucun salarié n’est enregistré au chômage partiel de droit commun depuis septembre 2024 ; le dispositif dédié au
secteur du nickel est quant à lui terminé depuis le 31 décembre 2024 et a bénéficié à 736 salariés en 2024, concernés par la réduction d’activité sans perte d’emploi.

Le chômage partiel spécifique exactions permet aux employeurs contraints de diminuer leur activité de maintenir tout ou partie des contrats de leurs salariés et de leur faire bénéficier d’une allocation, attribuée par période de trois mois renouvelable. Ce dispositif, prolongé par décision du congrès de la Nouvelle-Calédonie jusqu’au 31 mars 2025 pour les entreprises concernées, devrait voir son financement soutenu par l’État jusqu’au 30 juin. Toutefois, le montant des indemnités versées aux salariés, déjà réduit en janvier, pourrait à nouveau baisser.

Les chiffres en janvier 2025

En janvier 2025, les demandes émanant des entreprises pour accéder au dispositif sont en recul et concernent potentiellement 4 560 salariés.
5 260 personnes, qui étaient salariées au 31 mars 2024 et ont perdu leur emploi depuis, sont exclues de ces dispositifs, notamment car elles ne remplissent pas ou plus leurs conditions d’octroi. S’y ajoutent les travailleurs indépendants qui ne bénéficient plus d’aides depuis la fin du fonds de solidarité mis en place entre mai et août 2024. Aussi, dans ce contexte où
plus d’un salarié du privé sur cinq a perdu tout ou partie de ses revenus initiaux, auxquels s’ajoutent les salariés du public et les travailleurs indépendants, la hausse des prix à la consommation, même maîtrisée, est une préoccupation importante.
En janvier, elle affiche +1,6 % pour l’ensemble des ménages mais +2,5 % pour les ménages modestes.

Rapport d’analyse de l’ISEE-NC

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